De l’inférence active à la technopolitique située
Par Avel Guenin-Carlut – University of Sussex, département d’ingénierie et d’informatique, Active Inference Institute, Kairos Research
Laura Désirée Di Paolo – University of Sussex, département d’ingénierie et d’informatique
Article révisé par les pairs
Résumé
L’ère moderne a vu la naissance puis l’hégémonie de l’idéologie que James C. Scott appelle le « haut modernisme », une vision du monde centrée sur la « vue d’en haut » des ingénieurset de l’administration publique ou privée. Nous proposons la nécessité d’un désinvestissement desinstitutions et des pratiques associées au haut-modernisme, en particulier dans le contexte de la technologie et de l’éducation, pour adresser les enjeux sociaux et écologiques liés à l’Anthropocène. En effet, l’approche haute-moderne de la connaissance est centrée sur la transmission de savoirs bien définis et reproductibles (techne), par opposition aux savoirs situés développés par des agents particuliers visant à répondre au contexte d’activité spécifique dans lequel ils s’inscrivent (metis). Nous nous appuyons en particulier sur le framework neurocognitif de l’Inférence Active pour étudier les rapports sociaux implicitement intégrés dans l’institution moderne de l’éducation et de la technologie.
Revue Œconomia Humana, 2(1), 2025, p.83-93
